J'ai donc quitté le Costa-Rica après (seulement) 3 semaines de visite du pays... Non que les paysages de nature n'étaient pas à la hauteur de sa réputation, mais je dois avouer que le fait de ne rencontrer quasiment que des nord-américains (80% des touristes du CR), m'a un peu déçu. J'ai donc décidé, d'anticiper un tout petit peu ma descente vers l'Amérique du Sud, et plus précisément vers le Brésil. Pour gagner du temps et éviter de refaire le même chemin en sens inverse, j'ai pris un avion direction Leticia, en Colombie, ville située à la frontière avec le Pérou et le Brésil.
Cette étape semble-t-il anodine, fut en fait l'une des plus stressante, à cause du personnel de ma compagnie d'aviation à l'aéroport de San José, qui refusait de me laisser embarquer si je n'avais pas une preuve de sortie de territoire de la Colombie. J'ai eu beau leur expliquer que je ne resterai à Leticia que 2 nuits pour prendre ensuite un bateau du côté brésilien, il me fallait une preuve concrète... Seulement voilà, je n'avais pas prévu que les mesures soient si strictes et le personnel costaricien si peu conciliant ! Même la preuve de mon logement au Brésil, n'était pas acceptée... Il fallait un ticket de transport qui prouve ma sortie du territoire !
Au final ce n'est qu'à 5 minutes de la fin des embarquements, qu'en demandant à la chef de mon interlocuteur, celle-ci m'a expliqué comment on pouvait faire ! Elle m'a recommandé d'acheter un billet d'avion vers un autre pays au départ d'une ville colombienne et 100% remboursable... Chose que j'ai faite et qui m'a permis d'embarquer et de ne pas perdre mon billet !
Ouf que d'émotions, et... à 2 heures du matin ! Car en fait j'ai passé plus de 9 heures à l'aéroport de la capitale costaricienne, pour me rendre dans la capitale colombienne.
A l'arrivée, à Bogotá (ville de ma première escale), j'étais donc forcément un peu fatigué, mais j'ai tout de même pu m'apercevoir de la ferveur des colombiens pour leur équipe de football... Du jaune aux quatre coins de l'aéroport, et des maillots de foot de la nation, de partout ! Car c'était jour de match pour les colombiens...
J'ai ensuite pris mon avion pour Leticia, survolant la forêt la plus grande du monde et profitant d'une vue incroyable sur l'Amazonie...
... et me suis aperçu que la ferveur du pays un jour de victoire, était bien la même aux quatre coins de l'hexagone !
J'ai ainsi passé 2 journées, à Leticia, à l'extrême sud de la Colombie, au carrefour avec le Brésil et le Pérou.
Cette petite ville de 35.000 habitants, est en fait surtout réputée pour être une "ville étape" pour les voyageurs en transit vers l'Amazonie (colombienne, brésilienne ou péruvienne). En cette période de coupe du monde, c'était d'ailleurs étrange de voir déambuler dans les rues des supporters avec les tuniques des 3 pays limitrophes.
A ce moment de mon voyage j'étais précisément à 9094 km et 8 heures de décalage horaire de la capitale française... à en croire les panneaux :-)
Le mercredi, j'ai donc pu franchir la frontière, en moto-taxi, pour me rendre au port d'embarquement de Tabatinga, première ville brésilienne sur mon chemin. Les contrôles de la police étaient cependant bien là pour nous rappeler que cette zone était particulièrement connue des trafiquants de drogues...
Une premier contact avec le mythique fleuve Amazone, car si au Pérou j'avais passé 5 jours dans l'Amazonie, cela n'avait été uniquement sur un affluent du plus grand fleuve du monde (si l'on se réfère à son débit) ! J'ai d'ailleurs appris qu'à la rencontre avec l'Océan Atlantique, il continue sur 25 kilomètres avant de se mélanger avec l'eau salée tellement il est puissant !
Sur le bateau, tout était fait, pour permettre aux voyageurs (90% de locaux) de suivre la coupe du monde et en particulier le match de la "seleçao" brésilienne ! C'était génial de voir la ferveur du pays pour son équipe de foot même au cœur de l'Amazonie !
Pendant ce temps là, notre bateau continuait à suivre son cours tranquillement, nous laissant le loisir d'admirer les berges du "poumon de la terre".
A bord, chacun avait son propre hamac et pouvait se reposer à sa guise. Le mien, acheté à Leticia, n'était pas le plus large qui soit mais était assez confortable pour y dormir 3 nuits consécutivement.
Finalement, les paysages qui défilaient étaient certes très beaux mais n'étaient rien à côté de l'atmosphère que l'on pouvait ressentir à la tombée de la nuit... Quand le soleil se couchait sur l'Amazonie, sur le pont du bateau, on se sentait seul au monde !
Et que dire du lever de soleil le lendemain matin...
Les jours suivants, étaient rythmés par les repas servis très tôt (midi de 10h30 à 11h30 et dîners à 17h00), les petites siestes dans mon hamac, un peu de lecture et toujours les couchers / levers du soleil sur l'Amazonie.
De temps en temps, on croisait des bateaux qui remontaient l'Amazone en longeant les berges où le courant était moins fort (mais les moustiques plus nombreux), tandis que nous continuions notre descente à 25 kilomètres / heure environ, au centre du fleuve.
La nuit venue, je passais volontiers 30 minutes à admirer le spectacle d'un nouveau coucher de soleil au cœur de la plus grande forêt du monde !
Après avoir passé 3 jours et 3 nuits lors d'une "croisière" inoubliable de par sa localisation géographique, notre bateau gagnait le port de Manaus au moment même où la France affrontait l'Argentine lors de la coupe du monde de football.
Le soir de notre arrivée, je sortais dans le centre historique de la capitale de l'Amazonie (avec quelques compagnons rencontrés lors des 3 derniers jours), ville immense de 3 millions d'habitants, et me rendais compte de l'ambiance de fête que les brésiliens ont dans le sang.
Pour la suite du programme je compte me poser un peu à mon auberge pour organiser la suite... Je pense, peut-être, à continuer mon avancée vers la côte atlantique du Brésil, en descendant l'Amazone en direction de Santarem ou Belem tellement j'ai aimé l'ambiance de ces derniers jours...