Après avoir fait escale à Manaus, ville de 3 millions d'habitants et capitale de l'Amazonie, j'ai donc continué ma descente du fleuve jusqu'à Santarem. Cette étape n'était pas véritablement intéressante pour la ville en elle-même, mais plus pour le lieu touristique situé à une grosse trentaine de kilomètres... la plage d'Alter do Chao.
Cette plage, qui est le lieu de vacances de nombreux brésiliens, est connue pour être une des plus grandes plages d'eau douce du pays. Seulement voilà, le mois de juillet marque seulement le début de la décrue du fleuve, et ce "Saint-Tropez" brésilien qui ressemble à l'image ci-dessous en temps normal...
... était totalement noyé sous plusieurs mètres d'eau du fleuve ! Ainsi, c'est un tout autre spectacle que nous pouvions admirer :
Néanmoins, l'activité touristique continuait et de nombreuses embarcations se proposaient de vous accompagner sur la grosse île un peu plus au large, pour y passer la journée.
Ayant retrouvé quelques amis rencontrés lors du voyage depuis le tout début de la traversée à la limite avec la frontière colombienne, nous avons passé un peu de temps au bord du fleuve en nous baignant comme si nous étions à la mer.
Je dus quitter le petit groupe un peu plus tôt, car personnellement je devais prendre un bateau qui devait m'amener plus au nord, à Macapa, ville de ma prochaine escale. Un dernier petit tour sur les rives de Santarem, et j'étais bon pour embarquer pour 30 heures à bord de ce qui était devenu depuis une semaine, un moyen de locomotion comme un autre.
Le bateau, quittait lentement le port de Santarem, et je montais vite sur le pont supérieur (au 3ème étage), pour admirer une dernière fois la ville et surtout le soleil couchant, car une fois n'est pas coutume nous larguions les amarres en fin de journée.
Ceci eut néanmoins l'avantage de nous faire tout de suite assister à un spectacle dont je n'arrive définitivement pas à me lasser... Le coucher de soleil sur l'Amazone.
Une fois le soleil disparu à l'horizon, le spectacle continuait grâce aux jeux de lumières et aux mélanges de couleurs du fleuve, du ciel et du soleil couchant. Toutes les 30 secondes "le tableau" évoluait m'incitant à reprendre des photos pour immortaliser ces instants...
Le lendemain, j'ai passé la journée à vaquer à mes occupations habituelles à bord de ces gros bateaux : lire, faire la sieste, manger (les repas étant toujours servis très tôt) ou simplement admirer les berges de l'Amazonie en prenant bien soin de réaliser la chance que j'avais de me trouver là, à cet instant, en plein cœur de la plus grande forêt du monde...
Finalement, les seuls "événements" qui venaient perturber la lente descente du fleuve étaient les moments où le bateau ralentissait pour permettre à quelques pirogues de nous aborder et de procéder à des échanges de marchandises ou des transferts de voyageurs. L'Amazonie, restant très sauvage, mais néanmoins parsemée de villages sur les rives de son fleuve, les gros ferry comme le mien assurent également une fonction de ravitaillement.
Bien arrivé à Macapa, j'avoue que les abords de la ville ne donnaient pas vraiment envie d'y rester... De toute façon, cela ne faisait pas partie de mes intentions. Néanmoins, j'avais planifié d'aller voir les 2 attractions du coin : Marco zéro et la Forteresse de Macapa. Ainsi, en ce mardi matin, je suis parti de bonne heure en bus jusqu'au monument dédié à la ligne de l'équateur qui coupe la ville en deux. Macapa est la seule cité brésilienne avec cette particularité.
C'était d'ailleurs un endroit idéal pour se livrer à quelques "expériences", comme le fait de mettre un pied dans chaque hémisphère du globe,
... ou encore le fait de faire tenir un œuf de poule en équilibre sur la "ligne". Ayant lu quelques témoignages sur ce lieu, la veille, j'étais passé en acheter un le matin avant de venir pour vérifier le phénomène physique...
Une fois cette petite expérience réalisée je me suis amusé à passer du Nord au Sud en enjambant le muret.
Sur la route du retour vers le centre ville je me suis donc arrêté à la Fortaleza de Macapa, une forteresse (dans le style Vauban) qui servait à l'époque à défendre la ville. Le lieu n'était pas sans rappeler quelques édifices de France.
Après cette matinée bien remplie, je me suis dépêché de retourner au centre ville, dans le centre commercial repéré la veille, où j'étais certain de pouvoir voir le match de coupe du monde France vs Belgique, dans de bonnes conditions. Et bien il y avait nettement moins d'ambiance (les brésiliens ne regardant la partie que d'un œil) que lors des matchs de l'équipe nationale, mais l'essentiel était bien là.... "ON EST EN FINALE, ON EST EN FINALE... ON EST, ON EST, ON EST EN FINALE !"
Demain je prendrai un nouveau bateau pour me rendre à Belem, dernière grosse ville située dans l'estuaire de l'Amazone, avant de rencontrer l'océan Atlantique. Je pourrai ainsi dire que j'ai entièrement traversé l'Amazonie d'Ouest en Est, sur plus de 2000 kilomètres en descendant le plus grand fleuve du monde.